J'ai beaucoup apprécié la décision du Premier ministre tchèque Petr Fiala de se rendre à Kiev en mars 2022, en compagnie du Premier ministre slovène de l'époque (et, comme je le sais, à son initiative) Janez Janša et de ses partenaires polonais. Ils ont été les premiers à soutenir la nation ukrainienne et son président, M. Zelensky, dans la lutte contre l'agression russe pour la liberté et la démocratie. Toute cette mission était courageuse et n'était certainement pas sans risques du point de vue de la sécurité.
J'avais également de grands espoirs dans la nouvelle coalition gouvernementale de Petro Fiala qui, lors de la campagne électorale de 2021, avait promis de faire preuve de décence et de redresser les torts du gouvernement précédent. Malheureusement, je l'attends toujours.
Le Premier ministre est l'une des personnes que j'ai contactées dans l'affaire de la fraude grave aux visas Schengen à l'ambassade tchèque au Maroc. Je n'ai pas encore reçu de réponse. Cependant, il a souligné à d'autres citoyens tchèques qui l'ont également contacté à ce sujet qu'il n'avait "aucune compétence". Selon la Constitution de la République tchèque, le Premier ministre organise les activités du gouvernement, préside ses réunions et s'exprime en son nom. Sa position au sein du gouvernement est assez forte et détermine l'orientation de la politique. Bien qu'il ne puisse pas influencer directement les activités des différents ministères, il ne doit pas fermer les yeux sur les fautes graves. De par sa position, il est également le président du Conseil de sécurité de l'État et du Conseil de lutte contre la corruption.
Même si tout le monde a le devoir de signaler et s'il a connaissance d'un acte répréhensible, d'une éventuelle activité criminelle ou d'une mauvaise conduite, il doit agir immédiatement et au mieux de ses capacités. Ne vous contentez pas de plaider l'incompétence. Les hommes politiques doivent avant tout veiller au bien de l'État et de ses citoyens, et donc de l'UE/Schengen, dont leur pays est membre. Petr Fiala lui-même participe souvent à des forums et à des réunions internationales concernant la politique étrangère et même la politique des visas. Il y a quelque temps, par exemple, il était en Albanie, où il a souligné la nécessité d'une approche responsable de la pratique des visas dans les pays limitrophes de Schengen. C'est notamment le cas de la Serbie, par laquelle des clandestins de pays tiers sont entrés et continuent d'entrer dans l'espace Schengen. Certains n'ont même pas besoin de visa grâce aux accords bilatéraux d'exemption de visa existants. La Serbie, par exemple, est devenue une porte d'entrée pour l'immigration clandestine vers la Hongrie ou, via la Croatie, vers la Slovénie et l'Italie, avec en point d'orgue une énorme vague de Marocains clandestins en 2019-20.
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Les lois sans morale sont inutiles. Quand on sait qu'on a raison, on se défend avec des arguments,
quand on ment, on se défend avec la censure.
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"La tâche de l'Europe n'est plus, et ne sera jamais, de gouverner le monde, ni de répandre par la force son idée de prospérité et de bonté, ni de lui imposer sa culture, ni même de lui faire la leçon. Sa seule tâche significative dans le siècle à venir est d'être le meilleur d'elle-même, c'est-à-dire de ressusciter et de projeter dans sa propre vie ses meilleures traditions spirituelles, et de participer ainsi de manière créative à la création d'un nouveau mode de coexistence mondiale".
Václav Havel
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